Le parti communiste d'Afrique du Sud à l'occasion de son centenaire

Le parti communiste d'Afrique du Sud à l'occasion de son centenaire
30 juillet 2021
Julio César Sánchez Martínez
PCC
En 1990, dans le cadre du démantèlement de l'apartheid, l'ANC et le SACP ont été légalisés, commençant ainsi leur réinsertion dans le difficile processus de construction d'une Afrique du Sud démocratique.
Le parti communiste d'Afrique du Sud à l'occasion de son centenaire

Le 30 juillet 2021, le Parti communiste d'Afrique du Sud (SACP) fête son centenaire, dans un pays libéré de la ségrégation raciale par la lutte héroïque de son peuple, et dans lequel les communistes ont occupé des positions d'avant-garde.

La fondation du SACP dans la ville du Cap a eu lieu dans le contexte de la montée des forces révolutionnaires à l'échelle internationale, après le triomphe de la révolution socialiste en Russie, et des efforts de son leader, Vladimir Ilitch Lénine, pour rassembler les forces de la gauche anti-impérialiste au sein de la Troisième Internationale.

Ses fondateurs, notamment les dirigeants syndicaux William H. Andrews et Brian Percy Bunting, ont entrepris de construire une nouvelle société dans un pays colonial caractérisé par l'imposition d'une domination fondée sur la couleur de la peau. En bref, pendant que le parti des communistes sud-africains se construisait, l'alliance entre les sections de l'oligarchie blanche raciste contre les peuples africains originels se renforçait également.

Le SACP a joué un rôle important dans la longue lutte contre le régime d'apartheid, qui s'est établi sur le territoire sud-africain après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Promoteur de l'intégration raciale, il s'inscrit pleinement dans la lutte de libération nationale, dont les objectifs sont : la liquidation du colonialisme britannique et l'élimination totale de la ségrégation, mise en œuvre par le gouvernement raciste en 1948. Dans ce sens, le SACP, en tant que membre d'une coalition de forces progressistes - dirigée par le Congrès national africain (ANC) - a signé, en 1955, la "Charte de la liberté", qui exposait le programme de transformation pour une Afrique du Sud sans domination raciale.

Pendant la phase armée de la lutte de libération nationale, qui a débuté après le "massacre de Shaperville" en mars 1960, les communistes sud-africains, animés d'un sentiment d'unité et de discipline, ont formé la structure armée de l'ANC, connue sous le nom de "Lance de la nation" (en zoulou, Umkhonto We Zizwe).

Plusieurs des camarades de Nelson Mandela, lors du procès dit de Rivonia, au cours duquel ils ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour le droit légitime d'affronter le régime oppresseur, étaient des militants communistes, et même, comme l'a révélé plus tard le SACP, Mandela lui-même, dans ces années-là, était un militant dans ses rangs.

Les liens du parti communiste sud-africain avec Cuba remontent à ces années héroïques. Les représentants des forces patriotiques et antiracistes de ce pays ont été reçus dans notre patrie, où ils ont été accueillis par une solidarité multiforme. Des dirigeants communistes, qui étaient également des dirigeants de haut niveau de l'ANC, tels que Joe Slovo et Chris Hani, se sont rendus à Cuba et ont été reçus par les plus hauts dirigeants de la révolution cubaine.

Pour exprimer cette solidarité avec les combattants antiracistes, y compris les communistes, le 7e congrès du SACP s'est tenu à Cuba en avril 1989 au centre de loisirs "El Valle" dans la province de Matanzas. Une plaque commémorative y a été dévoilée par Cro. Jorge Risquet, représentant le PCC, et Jeremy Cronin, à l'époque secrétaire général adjoint du PCSA, qui s'est rendu à Cuba en 2008 à la tête d'une délégation de cadres du parti.

Notre commandant en chef, Fidel Castro, a participé à ce congrès et, dans son message, le leader historique de la Révolution cubaine a prédit qu'il s'agirait du dernier événement du parti qui se tiendrait dans la clandestinité et hors de son territoire, le régime raciste étant en cours de décomposition.

En 1990, dans le cadre du démantèlement de l'apartheid, l'ANC et le PCSA ont été légalisés, amorçant leur réintégration dans le difficile processus de construction d'une Afrique du Sud démocratique.

Le SACP est membre de l'Alliance gouvernementale, dirigée par l'ANC, à laquelle participe également le Congress of South African Trade Unions (COSATU). Depuis 1994, lorsque le premier gouvernement multiracial est entré en fonction sous la présidence de Nelson Mandela, les communistes sud-africains ont promu un programme de transformations socio-économiques visant la majorité noire et les secteurs historiquement défavorisés.

En ce qui concerne Cuba, les communistes sud-africains sont à l'avant-garde de la solidarité, où ils ont joué un rôle de premier plan au sein de l'Association de solidarité avec Cuba (FOCUS) et dans leur ferme condamnation du blocus économique, commercial et financier des États-Unis. Ils ont reconnu publiquement le rôle joué par les combattants internationalistes cubains dans le sud de l'Angola, qui, avec les membres des Forces armées populaires de libération de l'Angola (FAPLA), lors de la bataille décisive de Cuito Cuanavale, ont vaincu les troupes de l'apartheid, modifié le rapport de forces dans le cône sud du continent africain et lancé le processus historique qui s'est conclu par l'élection du premier président noir d'Afrique du Sud, Nelson Mandela.

Dans leur message du centenaire, ils ont réitéré leur condamnation du blocus et leur soutien à la restitution à Cuba du territoire illégalement occupé par la base navale de Guantanamo. Ils ont également répudié les agressions impérialistes américaines contre la révolution cubaine.

Les communistes sud-africains recevront leur centenaire avec le slogan : "100 ans de lutte ininterrompue". Faites passer les gens avant le profit. Le socialisme est l'avenir. Construisons-le maintenant.

source : https://www.pcc.cu/noticias/el-partido-comunista-de-sudafrica-en-su-centenario