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Déclaration de l'Association internationale des juristes démocrates concernant la situation en Colombie
L'Association internationale des juristes démocrates exprime sa profonde inquiétude concernant la répression brutale et continue du gouvernement colombien à l'encontre des Colombiens exerçant leur droit légitime de manifester.

Le 28 avril 2021, le peuple colombien est descendu dans la rue pour réclamer des conditions de vie justes, contre les réformes fiscales du gouvernement d'Iván Duque et en faveur d'un pays où règne la paix et la justice sociale.   Depuis lors, le pays se trouve au cœur d'une grève nationale illimitée qui se déroule sur l'ensemble de son territoire.

La réponse du gouvernement colombien a été la répression brutale des personnes qui exercent légitimement leur droit de manifester pour exiger une vie digne et le respect des droits de l'homme.  Selon les groupes de défense des droits de l'homme qui accompagnent la mobilisation en Colombie, en 15 jours de manifestations et de mobilisations, plus de 50 personnes ont été assassinées, 689 blessées, 435 disparues, plus de 1 350 détenues et de nombreux cas de violences sexuelles ont été signalés par les services de sécurité de l'État, avec une multitude de preuves vidéo filmées dans les villes du pays qui ne laissent aucune place au doute quant aux allégations.  Ces images montrent que les services de sécurité de l'État utilisent des armes à feu contre la population, à l'instar des actions des groupes paramilitaires lourdement armés qui répriment violemment et sans discernement.

Nous exprimons nos préoccupations et rappelons de toute urgence au gouvernement colombien qu'il est de sa responsabilité et de son obligation de protéger et de garantir les droits de l'homme, y compris le droit à la vie et à la sécurité personnelle, et de garantir l'exercice du droit de réunion pacifique.  Nous exigeons que la lumière soit faite sur tous les actes de violence perpétrés par les services de sécurité de l'Etat et que la responsabilité correspondante soit attribuée aux fonctionnaires des services de sécurité de l'Etat et aux fonctionnaires du gouvernement qui ont donné les ordres pour de tels actes.  Dans la même mesure, nous exprimons notre solidarité avec toutes les personnes touchées par la criminalisation brutale de ces manifestations.

Une fois de plus, nous devons affirmer que les réformes contenues dans l'Accord de Paix ont été conçues pour l'ensemble de la société colombienne et, en particulier, en faveur des intérêts, des conditions de vie et de travail des humbles et des dépossédés.  Nous sommes convaincus qu'une mise en œuvre effective de l'Accord de paix garantirait la satisfaction d'un grand nombre des demandes formulées lors de ces mobilisations urbaines.

C'est pourquoi nous demandons au gouvernement national, dirigé par Iván Duque, de mettre fin au massacre et d'entamer des tables rondes qui prennent en compte et répondent aux demandes de la population colombienne.   La criminalisation et le traitement militarisé de la protestation sociale ne sont pas la solution.  Nous invitons également le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale à s'intéresser de près à la situation actuelle en Colombie, car il existe des preuves solides suggérant que des crimes internationaux relevant de la compétence de la Cour ont été commis, et continueront de l'être, par les services de sécurité de l'État.  Enfin, nous invitons la communauté internationale à rester attentive à la situation précaire en Colombie et à sensibiliser aux revendications des manifestants pour une paix accompagnée de justice sociale.

source : AIJD

Tag(s) : #AIJD, #colombie

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