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Carupanazo 1962 : soulèvement anti-impérialiste au Venezuela.
4.MAY.2021 / 01:29 PM
Le commandement de la garnison de Carúpano était chargé d'informer la population du soulèvement contre un gouvernement qui ne tenait pas compte du peuple| Photo : National History Center
Le 4 mai 1962, une rébellion connue sous le nom de Carupanazo a éclaté dans la ville de Carúpano, dans l'État de Sucre, au nord-est du Venezuela. Il s'agissait d'une action civico-militaire anti-impérialiste et révolutionnaire qui a rassemblé des dirigeants révolutionnaires progressistes, militaires et civils, contre le gouvernement de Rómulo Betancourt.
Le mouvement généré au sein des Forces armées nationales au cours des années soixante du XXe siècle a été dirigé par le capitaine de corvette Jesús Teodoro Molina Villegas, le commandant Pedro Vegas Castejón et le lieutenant Héctor Fleming Mendoza, et a constitué un rejet de la politique de capitulation du gouvernement de l'époque, qui a donné une continuité à 40 ans de doctrine puntofiste.
Les insurgés comptaient quelque 350 soldats, qui se sont soulevés avec les rebelles civils contre le gouvernement national, occupant les rues et les bâtiments de la ville, ainsi que l'aéroport et la station de radio Radio Carúpano.
C'est depuis la station de radio qu'ils ont lancé le manifeste qui allait déclencher l'insurrection au nom du Mouvement de redressement démocratique, auquel participaient des dirigeants du Parti communiste du Venezuela comme Eloy Torres, Douglas Bravo et Germán Lairet et du Mouvement de la gauche révolutionnaire comme Simón Sáez Mérida, entre autres.
Nombre de ses protagonistes ont participé au déploiement insurrectionnel de navires de guerre, qui, dans la nuit du 22 janvier et au petit matin du 23 janvier 1958, a été crucial pour la définition des secteurs indécis dans le soulèvement contre Marcos Perez Jimenez.
En 1962, deux camps se disputent le pouvoir dans le pays, le bloc historique dirigé par Rómulo Betancourt avec l'alliance AD-Copei et le soutien des Fedecámaras et du haut clergé, et la gauche insurgée qui proclame la libération nationale et les revendications en faveur du peuple.
Le 4 mai, dans une allocution radiotélévisée, Betancourt présente ses arguments pour repousser l'action, la qualifiant de "mouvement cubanisé", tout en attribuant les événements à "deux ou trois (fonctionnaires) influencés par les doctrines totalitaires de l'extrême gauche", ce qui lui vaudra les faveurs des groupes économiques, du haut clergé et du département d'État américain.
Finalement, après trois jours d'affrontements et de persécutions, le mouvement est étouffé, mais il constitue la graine des courants patriotiques et anti-impérialistes qui écloront 30 ans plus tard, le 4 février 1992.
Le 5 mai, les troupes gouvernementales ont pris le contrôle de Carúpano et de ses environs. Plus de 400 personnes impliquées dans le soulèvement, dont des militaires et des civils, ont été arrêtées.
source : http://www.psuv.org.ve/temas/noticias/carupanazo-1962-sublevacion-antiimperialista-venezuela/#.YJGti7UzZPY