A la veille du second tour des élections municipales les salariés, les jeunes, les retraités, les employés communaux et tous ceux qui ont eu à souffrir de l’actuelle pandémie, doivent être informés de ce qui se trame dans les laboratoires du capital et y trouver des raisons supplémentaires de ne pas se priver de leurs municipalités progressistes.
Ajoutons que depuis des années, les libéraux nord-américains dépensent de grandes sommes d’argent pour former des militants, affublés du qualificatif de « progressistes », chargés de déboulonner les élus de gauche du département, en commençant par les maires communistes. Le département est en effet considéré à « fort potentiel » du fait de sa jeunesse et d’équipements souvent issu du « communisme municipal ». Et la vingtaine de milliards d’euros qui vont y être investis dans les quinze années à venir (projet d’aménagement du Grand Paris, liaison ferroviaire Charles de Gaulle Express, terminal 4 de l’aéroport CDG, Jeux olympiques…) font saliver du côté de l’empire de l’oncle Sam qui aimerait bien transformer le département en colonie dans laquelle on remplacerait le RSA par des « jobs » sous payé à l’américaine.
La Seine Saint-Denis serait ainsi vouée à devenir le « département test » d’un développement effréné des technologies numériques. Un développement des activités liées au secteur tertiaire qui tirerait un trait sur le réseau de PME et le développement industriel dont ce département aura particulièrement eu à subir la brusque disparation.
Une stratégie du choc numérique
Disculper l’Etat, présenter les acteurs locaux comme les coupables de la situation du département et le secteur privé comme le chevalier blanc qui viendrait à la rescousse, c’était prévisible de la part d’un think-tank chantre des thèses néo-libérales et financé par les géants du CAC 40. Mais au-delà de tout ça, le réel enjeu de ce rapport est de faire de la Seine-Saint-Denis un « territoire d’expérimentation numérique » en profitant de sa situation d’abandon qui en ferait « un bon laboratoire pour des disruptions ». Entre les lignes, c’est bien d’une "stratégie du choc numérique" dont il s’agit. Car en prétendant pouvoir résoudre les problèmes de chômage et d’insertion sociale grâce à des algorithmes, ces adeptes du solutionnisme technologique et apôtres de l’ "idéologie californienne" voudraient nous vendre l’idée d’une "ville intelligente" qui ferait la part belle aux grandes société de l’économie numérique. Ainsi, les GAFAM seraient mieux à même de gérer les questions sociales que les acteurs publics locaux ? C’est bien ce que pensent l’Institut Montaigne, qui aimerait nous pousser vers une société aux allures de dystopie orwellienne.
Et si certaines recommandations peuvent prêter à rire (utilisation des réseaux sociaux, avec le soutien d'influenceurs, pour rentrer en contact avec des jeunes qui ne fréquentent plus les institutions publiques) d’autres beaucoup moins comme la vidéosurveillance intelligente généralisée pour lutter contre l’insécurité ou encore les décisions administratives assistées par des logiciels. Et que penser de l’utilisation d’outils prédictifs pur lutter contre la fraude, ou encore du traçage des déplacements des personnes en situation irrégulière.
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