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Le Parti communiste des Etats-Unis dénonce le coup d'Etat et les persécutions en Bolivie
11/12/19 2:06 PM
Le Parti communiste des Etats-Unis se joint à d'autres gouvernements et organisations communistes, de gauche et progressistes du monde entier pour dénoncer le coup d'Etat perpétré contre le gouvernement du président bolivien Evo Morales hier, dimanche 10 novembre. En outre, nous soulignons et dénonçons le rôle de l'impérialisme américain pour encourager et soutenir cet acte barbare.
Depuis son élection, M. Morales et son gouvernement ont remporté des victoires remarquables contre la pauvreté historique, l'inégalité et le racisme dans ce qui a été l'un des pays les plus pauvres de l'hémisphère occidental. Les droits économiques, sociaux, culturels et linguistiques de l'importante population autochtone étaient très avancés sous Morales.
Le complot contre le gouvernement Morales avait sa base régionale dans la riche province de Santa Cruz, où la population indigène est relativement restreinte. Le principal dirigeant de l'opposition protestataire, l'avocat, entrepreneur et homme politique de Santa Cruz, Fernando "el Macho" ("l'homme-héros") Camacho est lié à des éléments extrêmes "chrétiens évangéliques" et racistes qui résistent aux avancées de la majorité indigènes et métisses dans la Bolivie "plurinationale" de Morales.
L'insatisfaction à l'égard des élections du mois dernier était un prétexte et non une raison du coup d'État. Morales avait accepté une vérification par l'Organisation des États américains et une nouvelle élection si cette vérification soulevait des problèmes. Mais Carlos Mesa Camacho, dauphin de la droite, et ses alliés ne voulaient pas prendre le risque que les forces de gauche gagnent une deuxième élection. Ils ont multiplié les manifestations de plus en plus violentes au cours desquelles des fonctionnaires et des militants alliés à Morales et à son parti politique, le MAS, ont été battus et leurs maisons, ainsi que les biens du gouvernement, incendiés. Cela a donné à des éléments traîtres de la police et de l'armée le signal d'un coup d'État latino-américain classique. Morales, le vice-président Alvaro García Linera et d'autres fonctionnaires ont démissionné pour tenter d'endiguer la violence. Néanmoins, elle se poursuit alors que la droite s'apprête à prendre le contrôle de l'ambassade du Venezuela, à arrêter des fonctionnaires et à menacer de faire reculer les réalisations du gouvernement Morales.
Pour nous, aux États-Unis, il est très important de réagir au rôle de notre propre gouvernement dans ces événements. L'impérialisme, en particulier l'administration Trump, s'est donné comme priorité de faire reculer la "marée rose" en Amérique latine ; c'est la raison du harcèlement constant de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo n'a pas tardé à se joindre au mouvement anti-Morales. Il comprend également des leaders de droite en Amérique latine comme Jair Bolsonaro (Brésil) et Ivan Duque (Colombie). Il est fort probable que les riches gisements de lithium de la Bolivie, que Morales espérait utiliser pour sortir sa nation de la pauvreté, ont été un facteur majeur dans la stratégie impérialiste de la Bolivie.
Le Parti communiste des États-Unis se joint aux gouvernements, organisations et individus progressistes du monde entier pour dénoncer le coup d'État en Bolivie. Nous exprimons notre solidarité avec les membres du gouvernement Morales, avec le Parti communiste de Bolivie, avec le parti MAS et avec le peuple bolivien. Nous exigeons que les personnes qui sont actuellement "raflées" en raison de leur soutien ou de leur participation au gouvernement Morales soient libérées immédiatement. Nous saluons les gouvernements de Cuba, du Venezuela et du Mexique pour la solidarité dont ils font preuve envers le peuple bolivien.
Nous exigeons, en outre, que le gouvernement américain cesse de s'ingérer violemment dans les affaires intérieures de la Bolivie et de tant d'autres pays.
Nous demandons aux membres de notre parti et à nos amis de s'élever contre le coup d'État en Bolivie et en particulier contre les efforts de l'administration Trump pour ramener l'Amérique latine à l'âge sombre des coups militaires.