États-Unis d'Amérique : la culture qui célèbre la violence

JORDAN et Andre Anchondo sont allés faire des courses dans un supermarché Walmart à El Paso, au Texas. Ils voulaient acheter des fournitures scolaires pour leurs trois enfants. Ils se trouvaient dans le magasin lorsqu’un un jeune homme est arrivé armé d'un fusil d'assaut et a commencé à tirer sur les gens.

Jordan et André sont morts en tentant de protéger de leur corps leur bébé de deux mois.

Plus de 20 morts en quelques minutes, tel a été le bilan. Moins de 24 heures après cet incident, une autre fusillade massive, cette fois dans la ville de Dayton, dans l'Ohio, a fait neuf morts. La tragédie semble sans fin.

En matière de massacres de masse, les États-Unis affichent un nombre record : dans ce pays on a enregistré plus de fusillades que partout ailleurs dans le monde. La différence essentielle est que ces événements n’ont pas lieu dans une zone de guerre, près de casernes ou de bases militaires, mais dans des écoles, des centres de loisirs, des lieux de culte, sur une place publique, un jour quelconque, le plus tranquille et le plus paisible des jours...

Les États-Unis sont un pays qui a adopté, dès sa naissance, comme un élément fondamental de sa construction en tant que nation, la culture de la cruauté, de la barbarie, de la spoliation et de la mort. La culture étasunienne est une culture qui célèbre la violence.

Qui sont les assassins ? Le « pistolero texan Crazy Clay », le fou Clay, les Jesse James, Billy The Kid ; des hors-la-loi qui firent couler des rivières d'encre et des kilomètres de celluloïd ; les soldats du 7e Régiment de Cavalerie dirigé par le colonel James W. Forsyth, auteur du massacre de Wounded Knee le 29 décembre 1890 ; le

« tueur du zodiaque », devenu un mythe ? Ou peut-être est-ce Rambo ou l'un des personnages des jeux vidéo, où tuer des gens vous fait gagner des points et monter dans le classement ?

Ce pays du Nord compte plus d'armes que tout autre pays. Il y aurait environ 310 millions d'armes en circulation. Avec une population de 319 millions d'habitants, cela signifie que presque tous les Étasuniens possèdent une arme.

Le 31 mai 2019, 11 personnes ont été tuées lors d'une fusillade à Virginia Beach, et le 7 novembre 2018,

12 personnes ont été tuées lors d'une tuerie dans un bar à Thousand Oaks, en Californie. En novembre 2017, 25 personnes et un bébé en gestation ont été tués dans une église de Sutherland Springs, au Texas. Un mois plus tôt, un homme a ouvert le feu sur des spectateurs depuis un hôtel de Las Vegas, tuant 58 personnes. En juin 2016, Omar Seddique Mateen a tué 50 personnes dans une boîte de nuit fréquentée par la communauté gay à Orlando, en Floride.

L'exaltation du racisme, de la haine, dans une société aliénée et dysfonctionnelle, où règne l'insécurité, sont des ingrédients explosifs, surtout lorsque n’importe qui peut posséder une arme.

Le monde est sous le choc. De plus en plus souvent, des innocents sont tués dans une sorte d'offrande au Moloch de l'argent.

Lorsque les armes cesseront d'être un commerce rentable, la voie commencera à se dégager, les chants de la mort et l'hymne macabre des coups de feu cesseront.

Source : Jairo Antonio Melo Florez,

« L’histoire du crime aux États-Unis », dans « Histoire, crime et justice », 05/11/2015.