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Par Nicholas Valdés*

Le Caire, 29 novembre (Prensa Latina) 2018 aurait dû être une année significative pour la Palestine puisque, voici 30 ans, le pays déclarait son indépendance. Cependant, à trois décades de cet événement historique, le peuple palestinien continue sous la botte d’Israël.


Malgré les appels répétés de la communauté internationale pour que le conflit entre les deux États se termine, les actions prises par Tel Aviv durant cette année qui touche à sa fin pointent dans une direction bien différente.

Pour la Palestine, l’année 2018 a débuté par la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les États-Unis et par la décision de Washington de transférer son ambassade dans la Ville Sainte, comme on l’appelle; décision qui s’est finalement matérialisée le 14 mai dernier.

Ce transfert a été rapidement suivi par celui des ambassades du Guatemala puis du Paraguay, même si ce dernier a annoncé quatre mois plus tard que son ambassade allait regagner Tel Aviv, décision dont s’est réjoui l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP).

Toutefois, au cours de cette année, d’autres pays ont fait savoir qu’ils entendaient déplacer leur représentation diplomatique à Jérusalem.

En octobre, le premier ministre australien, Scott Morrison, a annoncé que son pays reconnaissait Jérusalem comme capitale d’Israël, ce qui a entrainé une réunion d’urgence de 13 pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord pour étudier cette nouvelle situation.

D’un autre côté, au milieu de l’année, Jair Bolsonaro, à l’époque député fédéral de Rio de Janeiro, promit que, s’il était élu à la présidence du Brésil, il transférerait également l’ambassade de son pays à Jérusalem.

Et Bolsonaro a remporté les élections en octobre, devançant de 10 points le candidat du Parti des Travailleurs, Fernando Haddad, l’ancien maire de Sao Paulo.

Mais la liste peut encore augmenter. Ce mois de novembre, le ministre des Affaires Etrangères de la Palestine, Riyad Malki, a demandé à son homologue de la République Tchèque, Thomas Petrícek, de reconsidérer le transfert de l’ambassade de son pays de Tel Aviv à Jérusalem, comme le président tchèque l’avait auparavant annoncé.

Le Conseil National Palestinien fit paraitre la Déclaration d’Indépendance de la Palestine le 25 novembre 1988 à Alger, donnant ainsi naissance à un État indépendant avec les frontières existant en 1967 et ayant Jérusalem-Est pour capitale.

Fait encourageant: d’autres pays sont venus agrandir la liste de ceux qui reconnurent officiellement, à l’époque, l’État de Palestine.

Dernier en date, la Belgique, qui a annoncé, en novembre de cette année, que son gouvernement a l’intention de reconnaitre officiellement l’État de Palestine avec ses frontières de 1967 et Jérusalem-Est comme sa capitale.

Malheureusement, de telles actions n’empêchent pas qu’Israël continue à persécuter un peuple dont il occupe le territoire depuis 1967. La Loi de l’État-Nation est peut-être l’exemple le plus évident de ces dernières années pour montrer ce que sont les intentions d’Israël.

En effet, en juillet, la Knesset (le Parlement israélien) a approuvé une loi extrêmement controversée qui définit le pays comme l’Etat National du Peuple Juif, ignorant ainsi, estiment les spécialistes, toutes les autres minorités ethniques.

La déclaration d’indépendance d’Israël de 1948 définissait le nouvel État comme un État juif et démocratique, un équilibre délicat que la nation a essayé pendant 70 ans de maintenir.

À l’inverse, la nouvelle législation marginalise la minorité arabe du pays (environ 20 pour cent de la population). La loi “État-Nation" stipule que seuls les juifs ont “le droit exclusif à l’autodétermination nationale” dans les territoires occupés par Israël, éliminant ainsi l’arabe des institutions et des écoles, et ne reconnaissant que l’hébreu comme langue officielle.

Cette nouvelle loi déclare également que Jérusalem est la capitale d’Israël et que le calendrier hébreu est l’unique calendrier officiel du pays. Cette législation affecte 1,8 millions de palestiniens possédant la nationalité israélienne, 2,8 millions de palestiniens habitant en Cisjordanie -entourés par 700 mille colons juifs- et 1,9 millions de palestiniens qui vivent sous la domination militaire sioniste dans la Bande de Gaza.

Cette implantation continuelle de colonies juives en territoire palestinien est une autre des violations les plus dénoncées par l’OLP en cette année 2018.

Tous ces établissement israéliens construits le long de Jérusalem-Est et en Cisjordanie sont illégaux en vertu du droit international, et en particulier de l’article 49 de la Quatrième Convention de Genève selon lequel la puissance d’occupation n’a le droit ni de déporter, ni de transférer une partie de sa propre population civile à l’intérieur des territoires qu’elle occupe.

Ce qui n’a pas empêché le gouvernement israélien de donner son accord tout le long de cette année à l’extension de ces colonies qui comprennent des centaines de nouveaux logements dans diverses régions de la Cisjordanie occupée.

Cette situation a eu pour conséquence de nouvelles rafles et arrestations de la part de l’Armée Israélienne et s’est accompagnée de la destruction de villages entiers; le tout engendrant, bien sûr, de nouvelles manifestations massives de la part des palestiniens, manifestations qui se sont terminées par de violents affrontements avec les militaires israéliens.

La figure la plus célèbre de cette protestation étant certainement Ahed Tamini, l’adolescente palestinienne, qui a été mise en liberté après avoir purgé une condamnation de 222 jours en prison pour avoir frappé deux soldats israéliens, épisode filmé qui a transformé cette jeune fille en symbole de la résistance au niveau planétaire.

Le chef de l’État palestinien, Mahmoud Abbas, a ensuite reçu Tamimi et sa famille au siège de la présidence puis a fait l’éloge de l’adolescente, la décrivant comme un exemple de la lutte du peuple palestinien pour la liberté et l’indépendance et mettant l’accent sur le fait que la résistance incarnée par la jeune Ahed était une arme idéale et essentielle pour faire face à la répression de l’occupant israélien.

L’adolescente, comme sa mère, avaient été condamnées à huit mois de prison par un tribunal israélien à la suite d’un accord intervenu avec le procureur pour un incident qui eut lieu en décembre 2017 dans la cour de leur maison à Nbi Saleh, selon la famille.

La vidéo de l’affrontement entre la jeune fille et les soldats israéliens devint virale et, pour les palestiniens, Ahed est devenue l’héroïne qui résiste à l’occupation d’Israël.

Ce sont des affrontements beaucoup plus violents qui ont lieu dans la Bande de Gaza, surtout depuis les manifestations célébrant la Grande Marche du retour qui se déroulent depuis le 30 mars tous les vendredis, à la frontière entre Israël et l’enclave côtière palestinienne.

Les organisateurs de la Marche exigent le droit à revenir sur leurs terres, occupées par Israël pendant la guerre de 1967, et demandent que soit allégé le blocus israélien de la Bande de Gaza, blocus qui dure depuis presque 12 ans.

Plus de 210 palestiniens y ont déjà laissé la vie et 22 mille ont été blessés par les forces israéliennes depuis le début de ces marches de protestation.

La plupart de ces victimes sont tombées le 14 mai dernier, lorsque les forces israéliennes ont attaqué des manifestants palestiniens qui commémoraient le 70ème anniversaire de l’occupation de la Palestine historique, occupation de territoires palestiniens par Israël, mais aussi par le demi-million de réfugiés fuyant le nettoyage ethnique de la seconde guerre mondiale.

Come le dénonce clairement de nos jours l’Organisation pour la Libération de la Palestine, 30 ans après la déclaration d’indépendance de 1988 à Alger, les troupes d’occupation israéliennes sont toujours présentes.

Hanan Ashrawi, membre du Comité Exécutif de l’OLP, a rappelé, le jour de l’anniversaire, que, lors de cette déclaration, les dirigeants palestiniens s’étaient déjà prononcés en faveur de la solution proposée par les Nations Unies et avaient réaffirmé leur engagement inébranlable pour que les droits inaliénables du peuple palestinien soient respectés.  

Trente ans après ce compromis historique et douloureux, l’occupation la plus longue de l’histoire moderne continue et maintient tout un peuple captif, volant ses terres, ses ressources, sa liberté et ses droits fondamentaux en toute impunité, a déclaré Ahsrawi.

Puis il a fait appel à la communauté internationale pour qu’elle intervienne immédiatement et fasse preuve de la volonté politique nécessaire pour faire revenir Israël à la raison par des mesures punitives et des sanctions condamnant sa politique systématique de déplacement des populations, de destruction et d’oppression.

Malgré toute cette violence, malgré l’expansion coloniale et le système d’apartheid appliqué par Israël, malgré cette situation qui dure depuis tant d’années, la résistance et la détermination du peuple palestinien pour faire respecter ses droits n’ont pas fléchi.

Aucun degré d’oppression ou d’injustice ne peut vaincre la volonté et le courage d’un peuple décidé à obtenir justice et à regagner sa liberté et sa dignité, a fermement  affirmé Ashrawi.

Une grande partie de la communauté internationale est convaincue que cette quête des palestiniens pour la liberté et l’indépendance peut être satisfaite grâce à l’instauration d’un État démocratique, viable et contigu à Israël .

C’est ce qu’ont démontré les pays qui ont reconnu l’État de Palestine devant les Nations Unies, bien qu’un long chemin reste encore a parcourir pour que ce rêve se convertisse, un jour, en réalité.

*Correspondant de Prensa Latina

peo/rr/nvo

source:

http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=881628:palestine-encore-une-annee-tragique&opcion=pl-ver-noticia&catid=19&Itemid=101

 

Tag(s) : #palestine

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