Comment la Révolution d’Octobre, dont le centenaire nous avons célébré l’année dernier, a-t-elle eu du succès ? En renversant celle-ci, on peut se demander la question suivante : Pourquoi un élan révolutionnaire ne se réalise pas depuis longtemps ?
Il n’est pas adéquat de donner des réponses raccourcies à ces types des questions et d’expliquer les faits qui sont des produits des processus compliqués par un seul facteur. Toutefois, dans une réunion où on discute les tâches actuelles du mouvement ouvrier on peut pointer un problème très critique qui limite aujourd’hui l’influence du mouvement communiste international.
Nous devons le dire qu’aujourd’hui la revendication et le but d’un ordre sans classe et sans exploitation n’occupent pas une place considérable dans la perception des masses laborieuses. Le socialisme, en tant qu’un système social, il semble avoir laissé relativement plus de remarques dans certains pays, ou bien il est dissimulé dans certains mais si on fait une analyse généralisée, le socialisme, malheureusement, n’est pas ressenti comme une alternative concrète dans le monde.
Ceci est un constat. Nous ne voulons pas diffuser du pessimisme, au contraire, nous voulons pointer les tâches du mouvement communiste pour dépasser un obstacle.
Ça fait 170 ans depuis la rédaction du Manifeste Communiste. En prenant en compte l’entier de cette période, si le but «d’une société sans classe et sans exploitation» n’a jamais occupé une place autant limitée, il faut en réfléchir. Cependant le caractère progressiste de la bourgeoisie a complètement disparu, le capitalisme est arrivé à son stade suprême et impérialiste, le règne du capital a fait subir deux guerres mondiales à l’humanité, la phrase de « socialisme ou barbarie » s’est confirmée nombreuses fois.
Il y a une série des raisons derrière le fait que le communisme n’est pas assez ressenti comme un actuel chemin de l’émancipation. Toutefois, si on va discuter les tâches des partis communistes et ouvriers, nous devons s’exprimer que ce chemin n’est pas assez ressenti non plus au sein du mouvement communiste et d’une manière programmatique et stratégique, probablement, nous connaitrons des années les plus éloignées de la révolution socialiste depuis 170 ans.
Nous sommes dans une période pendant laquelle le capitalisme ne peut même pas produire de faux espoirs aux êtres humains, la politique bourgeoisie vivote et les milliards de gens se trainent
dans le tourbillon de désespoir. On dit que 4 millions de réfugiés vivent en Turquie, dans mon pays. Et par la même Turquie ont passé 5,5 millions de gens vers l’Europe pour trouver un travail ou pour des raisons politiques. Pourtant, une très grande partie de ces gens vivent en tristesse dans des pays comme l’Allemagne, la France, la Belgique ou le Pays-Bas, et certains passent même de l’Europe en Australie. Ça veut dire que le capitalisme, qui pollue le monde par les guerres, crises, conflits ethniques et nationalismes, coûtent aux masses leur pays.
En ce point arrive-t-on en question suivante : Que faisons-nous ?
Une alternative convaincante, un moyen réaliste pour l’émancipation, veulent-ils dire que le capitalisme peut devenir moins sauvage, que le mot « paix » peut s’entendre bien avec l’impérialisme, que la démocratie et les libertés peuvent pas à pas jouir d’un développement permanent ?
En se répétant sans cesse que l’accent sur le communisme n’est plus convaincant 170 ans plus tard et puis en essayant de produire une stratégie à partir des demandes ou cibles sans aucun fondement, on va s’éloigner de plus de la cible pour une société sans classe et sans exploitation.
Je crains qu’ici nous tombions dans une erreur assez cruciale. Les conditions objectives peuvent ne pas favoriser une montée révolutionnaire, nous savons que ça dépend pas de nos intentions. Toutefois, ça doit être clair que l’idée basée sur la nécessité d’avoir de différents programmes pour les situations révolutionnaires et les situations non-révolutionnaires est théoriquement et empiriquement falsifiée par l’expérimentation riche de 170 ans. L’idée d’obscurcir le socialisme par les termes comme les droits de l’homme, la démocratie, l’indépendance, la liberté, la paix et puis un jour de mettre en œuvre le dernier coup pour le pouvoir de la classe ouvrière quand les conditions sont mûris ne possède aucune validité.
De même, il est évident que de tracer sous le prétexte que « le peuple n’ajoute pas foi à la cible de socialisme » une carte routière qui va se vendre plus facilement ne résultera que de rendre les masses travailleuses aux partis bourgeois. Si l’original existe, les gens vont se passer des imitations.
Nous devons être créatifs, nous devons s’absenter du sectarisme, du sloganisme et des solutions faciles. Parce que notre route est longue et notre tâche est difficile. Cependant, nous ne pouvons pas oublier, comme partis communistes et ouvriers, que notre tâche principale est d’élargir la position de l’idée de l’actualité de la révolution socialiste au sein des masses travailleuses. Nous sommes une famille et cette famille doit discuter comme camarades et frères cette question d’une façon nette, franche et déterminée. Pourquoi organisons-nous ces réunions si on comprend de ne pas intervenir aux questions internes de nos partis comme de rester insensible à ce que fait et dit chacun de nous ? Nous avons tous ensemble tiré de grandes leçons ; pas un seul parti va laisser intervenir à ces questions internes ; pas un seul parti va accepter une distinction entre les partis grands et petits. Pourtant, il faut exprimer comme camarade son idée quand il est nécessaire de comprendre et d’écouter les uns les autres. La tâche principale de chacun de nous est naturellement d’avancer et d’accélérer la lutte dans nos pays. Mais chaque lutte fait partie en même temps du processus révolutionnaire mondial. Nous sommes en interaction, une réussite
remportée dans un pays en faveur de la classe ouvrière inspire les autres pays, et le contraire est vrai aussi. Quand l’URSS s’est dissolue, c’était les peuples soviétiques qui ont payé le plus grand prix, mais les prolétaires de tous les pays se sont aussi nuis par la contre-révolution. Peut-on dire que ce sujet n’intéresse que le Parti communiste de l’URSS ?
Oui, nous sommes famille et nous nous organisons dans les partis communistes et ouvriers pour mettre en œuvre l’idéal du communisme. Et en dernier conclusion, c’est la raison même de tous nos combats actuels, de tous les prix qu’on paye. Comme c’est bien qu’il y a encore de centaines de milliers de communiste dans le monde. Comme c’est dommage que la nécessité et l’actualité du socialisme sont sortie de l’agenda de l’humanité. On parle de notre tâche, qui est pour nous d’imposer dans l’agenda de l’humanité la révolution socialiste, la cible du communisme. C’est ça la tâche principale. La dépendance de nos luttes pour les libertés, la paix et l’indépendance à cette tâche ne les dévalorise pas mais les renforce.
Pourquoi le combat actuel qu’on mène pour le travail soit incohérent avec celui pour un ordre sans famine et sans chômage ? Pas possible de faire d’abord le premier et puis l’autre ; non, tous les deux à la fois … C’est ça notre position.
Le Parti communiste de Turquie continue sa lutte avec cette démarche. En 2018, le Parti a consolidé ses racines au sein de la classe ouvrière par la grande réforme organisationnelle. L’expérience que nous avons gagnée pendant cette dernière période par la fondation des organisations de base du Parti et les comités de travailleurs dans les lieux de travail prouve que les ouvriers s’engagent à la lutte pour des demandes ou des objectives actuelles avec plus d’énergie au cas où ces luttes sont liées à l’idéal du socialisme. Face à l’opposition de l’ordre qui est désespérée par l’illusion de l’invincibilité d’Erdoğan, le défi de créer une nouvelle Turquie va bien faciliter l’ascension de la classe ouvrière de Turquie en scène de l’histoire.
Avec notre grande foi en avenir, en avenir de notre mouvement commun…
Vive la révolution, vive le communisme, vive l’internationalisme !
Le Parti Communiste de Turquie
source : Solidnet