Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un adieu aux armes

Les parties ont remercié Cuba pour sa contribution en tant que garant du processus de paix


Auteur: Yaima Puig Meneses | internet@granma.cu
27 septembre 2016 12:09:08


CARTAGENA DE INDIAS, Colombie.— « Notre priorité aujourd’hui, c’est la paix », tel est le sentiment de nombreux Colombiens, recueilli par la presse cubaine en ces journées d’émotion intense vécues dans les rues et les villages de Colombie. Il se trouve que ce pays a vécu l’un des moments les plus mémorables de ces dernières années pour notre région.


La Colombie est entrée dans une nouvelle ère avec la signature d’un accord de paix historique entre le gouvernement et la guérilla des FARC-EP afin de mettre fin à un conflit armé sanglant de plus d'un demi-siècle.


Des scènes de liesse, des larmes et beaucoup d’espoir ont accompagné l’inauguration de cette nouvelle ère de l’histoire colombienne : une page se tourne sur 52 années de conflit.


Une messe de réconciliation entre tous les Colombiens a été célébrée à l’église San Pedro Claver, dans l’enceinte historique de cette station balnéaire, au cours de laquelle Mgr Jorge Enrique Jiménez Carvajal, archevêque de Cartagena de Indias, s’est exclamé : « Bienvenus à cette prière que nous élevons, confiants en Dieu, pour la Colombie ».


Parmi l’assistance, on pouvait remarquer la présence du général d’armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, venu accompagner et partager, aux côtés d’autres chefs d’État, représentants d’organismes internationaux et invités, ce moment historique avec le peuple colombien.


La cérémonie religieuse a été célébrée par le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, qui a mené une prière pour la réconciliation de tous les Colombiens, « pour la Colombie, pour la concorde du peuple colombien, pour la Patrie afin de réunir les différentes religions dans une prière pour la réconciliation et l’union du pays ». Cette prière a été reprise dans tous les lieux de culte du pays.


Le cardinal Parolin était porteur d’un message de soutien du Saint Père, qui a suivi avec attention les efforts déployés ces dernières années en faveur de la paix. « La lumière pour éclairer le chemin et les décisions que devront prendre les Colombiens », a-t-il demandé dans sa prière.


Pour sa part, le président Juan Manuel Santos a demandé à Dieu la sagesse nécessaire pour faire de la Colombie « une seule famille au sein de laquelle nul ne se sente seul ou exclu ».


À la fin de la cérémonie, les participants se sont embrassés dans un geste émouvant de réconciliation.


Plus tard dans l’après-midi, tenus par la main par des enfants, les chefs d’État et de délégations ont fait leur entrée sur l’esplanade de San Francisco, au Centre des Conventions de cette ville, dont le président cubain Raul Castro, qui a occupé sa place à la présidence de cette cérémonie qui marquait le début d’une nouvelle ère qui requiert de la contribution et de la volonté de tous les Colombiens.


Les plus de 2 500 invités agitaient des mouchoirs blancs sur cette place multicolore, et les visages étaient visiblement émus à l’approche de ce moment tant attendu.


L’Accord final était déjà sur la table, à côté du « balígrafo », stylo fabriqué à partir d’une balle de fusil, utilisé pendant le conflit, et qui porte l’inscription : « Les balles ont écrit notre passé. L’éducation notre avenir ».


Le document a d’abord été paraphé, au nom des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP), par Rodrigo Londoño, alias Timoleon Jiménez ou commandant Timochenko, sous les applaudissements de l’assistance.


Le président colombien Juan Manuel Santos a également pris la parole et, dans d’un geste simple, il a fait cadeau à Londoño du badge en forme colombe de la paix qu’il portait sur sa chemise et les deux dirigeants ont échangé avec chaleur leur première poignée de mains sur le sol colombien, devant plusieurs centaines de dignitaires scandant « Vive la Colombie ! Vive la paix ! » .


« Nous ouvrons nos coeurs à une nouvelle aube, à un soleil brillant plein de possibilités qui est apparu dans le ciel colombien », a déclaré le président Santos.


« Nous avons la conviction qu’avec l’union de tous les Colombiens, la paix peut être durable », a signalé quant à lui Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, qui s’est engagé à apporter tout le soutien nécessaire dans le long chemin qu’il reste encore à parcourir.




Il en profité pour renouveler ses remerciements à Cuba et à la Norvège, en leur qualité de pays garants du processus de paix, ainsi qu’au Venezuela et au Chili, en tant que pays accompagnateurs. « Ces accords, vous permettent d’envisager l’avenir avec beaucoup d’optimisme », a-t-il affirmé, s’adressant aux Colombiens.


Pour sa part, le commandant en chef de l’État-major des FARC-EP a dédié ses paroles « au peuple bon et béni de Colombie qui n’a jamais renoncé à l’espoir de vivre en paix ».


C’est à présent au peuple colombien de s’ériger en principal garant de tous les accords conclus. Mettre un terme à ce conflit de longue date était une dette contractée envers les enfants de ce pays, un engagement auquel nul ne saurait renoncer.


Dans son allocution, le chef des FARC-EP a réitéré sa gratitude « à Cuba, au commandant en chef Fidel Castro Ruz, au général d’armée Raul Castro Ruz et au peuple cubain en général », ainsi qu’au Royaume de Norvège et à son peuple.


Il a également exprimé ses remerciements spéciaux à Hugo Chavez et au président Nicolas Maduro, continuateur de son œuvre, ainsi qu’au Chili pour son rôle.


Le chef des FARC-EP a également demandé pardon aux victimes du conflit. « Au nom des FARC, je demande sincèrement pardon à toutes les victimes du conflit, pour toutes les souffrances que nous ayons pu occasionner durant cette guerre », a-t-il indiqué.


Le président Juan Manuel Santos s’est également adressé aux victimes « qui ont été le centre et la raison d’être du règlement de ce conflit », avant d’exprimer ses salutations aux chefs d’État présents et dirigeants internationaux en cette journée historique.


Ainsi, on se souviendra dorénavant de Cartagena de Indias non seulement pour sa beauté naturelle et son architecture, mais comme « la ville où fut signé l’accord le plus important de la Colombie, comme la ville de la paix ».


« Je préfère un accord imparfait qui sauve des vies à une guerre parfaite », a-t-il enchaîné. « Désormais, il y a une guerre en moins dans le monde », a souligné le président colombien.


Sur la place, les gens rient, applaudissent, pleurent, s’embrassent en cette fin d’après-midi de septembre à Cartagena, marquée par l’ouverture, une fois pour toutes, des portes de la paix, le silence des armes et à la fin de la guerre.

source: http://fr.granma.cu/mundo/2016-09-27/un-adieu-aux-armes

Tag(s) : #colombie, #paix

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :