LA CSTB A CLAQUE LA PORTE AU FORUM DES BENINOIS DE SUISSE SUR LE DIALOGUE SOCIAL POUR PROTESTER CONTRE L A REPRESSION POLICIERE DES ETUDIANTS EN MARCHE PACIFIQUE POUR RECLAMER LEURS DROITS.

Les étudiants du Campus Universitaire d’Abomey-Calai ont battu le macadam ce matin sur une vingtaine de kilomètres en marche pacifique depuis leur campus en direction du ministère en charge de l’enseignement supérieur. Cette marche pacifique encadrée par la police sur le long de tout le parcours a, contre toute attente, dégénéré devant la Bourse du travail où une horde de policiers armés de Canon à eau chaude, de grenades lacrymogènes, de matraques et d’AKM, ont stoppé les manifestants pacifiques en leur lançant des grenades lacrymogènes qui ont fait plusieurs blessés. Des étudiants, mécontents ont protesté pendant quelques temps sur la route avant de se retirer à l’intérieur de la Bourse du travail pour poursuivre la manifestation sous forme de meeting.

Informée de cette situation scandaleuse, la délégation de la CSTB conduite par son Secrétaire Général, Paul Essè IKO, s’est exclamée et a protesté devant trois ministres du gouvernement du Président Patrice TALON, à l’INFOSEC où se tenait le forum organisé par les béninois de Suisse sur le dialogue social. La délégation de la CSTB a donc claqué la porte au gouvernement en déclarant que c’est criminel d’être en train de parler de dialogue social pour garantir la paix pendant que le gouvernement dit de la rupture réprime sauvagement les jeunes et innocents étudiants qui ne réclament que leurs droits.

La délégation de la CSTB s’est immédiatement portée à la Bourse du Travail où se trouvaient face à face d’un côté, une horde de policiers armés et de l’autre côté, des étudiants manifestant à mains nues, surpris et très fâchés.

Le Secrétaire Général, Paul Essè IKO, dès son arrivée, a adressé aux policiers les vives protestations de la CSTB et a félicité les jeunes étudiants qui, de façon légitime, ne revendiquent rien d’extraordinaire que :

1- l’organisation des sessions de rattrapage ;

2- le paiement de leurs bourses et allocations;

3- la démilitarisation du campus d’Abomey-Calavi et le respect des franchises universitaires ;

4- la construction et l’équipement des amphithéâtres, etc…

Quoi de plus normal que de revendiquer les meilleures conditions d’études dans un environnement où la vie coûte très cher pendant que des hommes politiques pillent impunément des milliards dans les caisses de l’Etat ?

Le Secrétaire Général IKO Paul Essè s’est indigné de ce que le gouvernement actuel prenne sur lui la responsabilité de réprimer les étudiants qui revendiquent leurs droits, et cela, devant la Bourse du travail où le 27 décembre 2013, les travailleurs ont été sauvagement matés par la police sur ordre du Préfet Placide AZANDE et de YAYI Boni.

Aujourd’hui, il nous est revenu, de source digne de fois, que c’est le préfet Modeste TOBOULA qui a donné l’ordre en sa présence de gazer les étudiants parce que la zone allant de la Bourse du travail à la Présidence de la République serait décrétée zone rouge interdite de toutes manifestations. Mais les jeunes manifestants l’ont conspué et chassé de la Bourse du travail, lieu sacré des travailleurs. Est-ce cela la rupture pour un nouveau départ ?

La CSTB félicite la jeunesse estudiantine pour sa détermination et sa bravoure face à une force de répression aveugle déployée par un pouvoir dont le Président vient à peine d’être élu par les mêmes jeunes qui ont difficilement pu faire partir un Président dictateur qui leur a causé toutes les misères.

Elle exige que s’arrêtent les violations des libertés démocratiques. Il faut libérer le campus universitaire d’Abomey-Calavi de toute présence policière et œuvrer dans le sens de la satisfaction des revendications des étudiants qui sont victimes du système LMD imposé au détriment des fils du pays et de son développement.

Etudiant, tu as raison de lutter. Poursuis tes combats.

Tous les parents informés et éclairés te soutiennent. Travailleur, jeune étudiant, par ton patriotisme, tu as rejeté la recolonisation, la FrançAfrique et l’impunité.

C’est avec la poursuite de tes luttes que tu imposeras la rupture d’avec la gouvernance de l’impunité et du pacte colonial.

Que vive la jeunesse béninoise debout et éveillée !

Fait à Cotonou, le 26 juillet 2016

Le Secrétaire Général Confédéral Paul Essè IKO.

source: http://www.la-flamme.org/images/PDFs/cstb_non_a_la_repression_des_etudiants.pdf