Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cuba-Venezuela : La fierté supplémentaire d’être parmi les premiers

15 ans après la signature de l’Accord intégral de coopération, deux des docteurs qui répondirent présent aux premiers appels de la Révolution nous livrent mettent en lumière les liens entre le passé et le présent

Auteur: Dilbert Reyes Rodríguez | dilbert@granma.cu

2 novembre 2015 10:11:37

GUANARE, État de Portuguesa, Venezuela.- L’essence même de la solidarité réside dans le fait de donner sans rien atteindre en retour. Si la solidarité a un sens, il faut l’entendre universellement, sans restriction.

C’est pourquoi les visages et l’attitude des médecins Zuzel et Adrian irradient la même vitalité qu’il y a douze ans – elle en a 38 et lui 29 – lorsqu’ils ont foulé pour la première fois le sol vénézuélien.

Ils ont débarqué avec leur trousse de médecin et pénétrés de toute l’importance de la mission qu’ils auraient à accomplir, comme le leur avait annoncé Fidel personnellement.

À l’époque, en 2003, il n’y avait ni cabinets de consultation ni centres de diagnostic intégral (CDI), ni une œuvre consolidée laissant supposer un accueil convivial comme il est bien agréable d’avoir de nos jours. Seule une grande société encore accablée par les maux accumulés d’une exclusion séculaire, et une jeune Révolution résolument engagée pour le bien-être de son peuple.

« C’est pour cela que nous sommes venus. Pour matérialiser ´l’aspiration la plus profonde du commandant Chavez en matière de santé. Mais il a fallu commencer de zéro, livrer une lutte acharnée contre l’incrédulité et le désespoir dans les quartiers les plus pauvres. C’est ce que nous avons fait », nous confie la Dr Zuzel.

PRÉSENT À L’APPEL !

« Figurez-vous que j’étais revenu à Cuba après avoir passé deux ans dans les zones montagneuses du Guatemala, et quinze jours après mon retour je suis repartie en mission sans savoir ce que j’allais trouver au Venezuela », raconte la Dr Zuzel Sosa, une Havanaise au caractère bien trempé et d’une expérience pratique de plusieurs années à l’étranger.

« Je suis issu de la deuxième promotion de médecins intégraux communautaires formés à Cuba, c’est-à-dire des premiers à aller démontrer la portée pratique de cette idée géniale du commandant en chef.

« Ainsi, deux ans et 15 jours après ma première mission au Guatemala, je me suis envolée pour le Venezuela. Ni ville, ni hôpital, ni quartier chic. J’ai été affectée dans un village très pauvre des Vallées de Tuy, dans l’État de Miranda, pour commencer à matérialiser le rêve chaviste de santé pour tous », ajoute-t-elle.

« Je me souviens qu’à l’époque beaucoup de gens croyaient à la propagande selon laquelle nous étions venus pour les épier chez eux, et nous fermaient leur porte lors des consultations à domicile. Mais nous y retournions le lendemain, le surlendemain et les jours suivants, jusqu’à ce qu’ils finissent par céder et par comprendre que nous étions venus les aider. Notre service était ouvert à tous ».

« Il nous est arrivé de dormir dans un garage, sur des matelas à même le sol, et de devoir tout remballer à cause de l’inondation provoquée par la pluie, et rester debout dans un coin à attendre qu’il cesse de pleuvoir, et de reprendre le travail le lendemain sans à peine avoir fermé l’œil ».

« Mais au fur et à mesure des résultats, les gens ont commencé à comprendre le sens de notre mission. Au début nous allions l’après-midi, deux fois par semaine, sur le chantier de l’atelier d’optique, que nous avons construit de nos propres mains. Ainsi, le village a eu son propre atelier d’optique. Les gens ont tellement apprécié ce travail qu’ils ont voulu un autre atelier. Ils étaient très motivés et nous ont aidés à le construire », raconte le Dr Adrian.

« Je pourrais citer des milliers d’exemples comme celui-là. Tout ce travail et le dévouement de notre personnel nous ont permis de gagner le cœur des populations. Ainsi, les oppositions, le scepticisme et les réticences du début ont progressivement cédé la place à une attitude plus coopérative et amicale d’une population reconnaissante », affirme la Dr Zuzel.

D’HIER À AUJOURD’HUI

« Un des premiers mots qui me vient à l'esprit quand je repense à cette expérience est le mot fierté, car je peux constater que la petite graine que nous avons plantée, en partant de zéro, a germé, n’a cessé de grandir et est devenue un bel arbre », ajoute la Dr.

« Aujourd’hui il y a des centaines de CDI, de cabinets de consultation communautaires, de centres de haute technologie qui proposent partout des services jadis inexistants dans ces régions et qui aujourd’hui sont offerts aux populations par les personnel cubain ».

« Mais il y a aussi les résultats d’une autre tâche importante, celle de montrer que notre aide était sincère et désintéressée, que nous ne voulions rien en échange. Et nous avons aussi aidé à former comme médecins des jeunes Vénézuéliens à nos côtés, sur le terrain, lors des consultations, dans les blocs opératoires », indique la Dr Zuzel, aujourd’hui professeure hospitalo-universitaire dans l’État de Portuguesa.

« À notre arrivée, il n’y en avait aucun et ils sont aujourd’hui près de 19 000 Vénézuéliens diplômés par nos médecins ici, dans les communautés », se souvient-elle.

Le Dr Adrian évoque lui aussi ses premières expériences dans ce pays frères d’Amérique du Sud, où il fut envoyé dans le cadre de l’Accord intégral de coopération, qui fête aujourd’hui ses 15 ans.

« Il est merveilleux de voir que ce sont des jeunes qui continuent notre tradition de service, qui se trouvent là où nous étions il y a quinze ans. Malgré le fait que les conjonctures politiques ont tendance à se compliquer, ils poursuivent leur action sociale dans les montagnes, dans la jungle, dans les villages les plus pauvres », signale-t-il.

El ta Dr Zuzel d’ajouter : « Ce sont des choses qui font que nous ayons du mal à nous détacher de cette noble mission. À notre âge, nous croyons encore faire partie de cette jeune armée des blouses blanches, nous pensons parfois avoir le même âge qu’eux… Parce que nous avons du grandir entre nos mains une Révolution que, d’une certaine manière, nous avons aidé à construire ».

La Dr Zuzel reste un moment silencieuse, l'air pensif, le regard perdu au loin et pousse un soupir en sentant la nostalgie l'envahir.

« C’est la seule gloire que nous partageons, celle qui nous maintient jeunes et fermes 12 ans plus tard », conclu-t-elle.

source:http://fr.granma.cu/mundo/2015-11-02/la-fierte-supplementaire-detre-parmi-les-premiers

Tag(s) : #cuba, #Venezuela

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :