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L’Europe et la « solidarité par quotas »

Auteur: Antonio Rondón García | internet@granma.cu

29 octobre 2015 16:10:31

Environ 720 000 migrants sont arrivés en Europe en 2015 et ont dû faire face à une montagne d’obstacles tout au long de leur périple vers des pays riches de la région, où il existe aujourd’hui plus de barrières, contraires au prétendu esprit de solidarité du Vieux continent.

La notion de solidarité, si souvent défendue par l’Union européenne comme l’un de ses principes fondamentaux, a été remise en question avec les passage des réfugiés par la dénommée « route des Balkans ».

Le 17 octobre, la Hongrie a fini de construire un mur à la frontière de la Croatie, après avoir fermé le 15 septembre dernier sa frontière avec la Serbie, ce qui a dévié le flux de migration vers la Slovénie, l’autre pays de la zone appartenant au traité de Schengen.

La crise migratoire a déjà provoqué de graves conflits du fait de la fermeture des frontières entre la Serbie et la Croatie, ensuite entre cette dernière et la Hongrie et enfin avec la Slovénie, qui fait appel à l’armée pour renforcer ses frontières.

L’arrivée de milliers de réfugiés en Europe a remis en question le fonctionnement du traité de Schengen sur la libre circulation, lorsque la Hongrie, l’Autriche et la Slovénie ont réactivé les contrôles aux points de passage.

En outre, la Slovaquie, la Pologne, la Slovénie et la République tchèque, ainsi que la Roumanie et la Hongrie, sont réfracteurs à l’instauration du système de quotas approuvé par l’UE visant à répartir environ 120 000 demandeurs d’asile parmi ses 28 pays membres.

Dans un bloc de 508 millions d’habitants, on enregistre une arrivée quotidienne d’environ 5 000 migrants.

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), jusqu’en juin de cette année, alors que le chaos de l’immigration s’installait, l’Allemagne a reçu plus de 214.000 demandes d’asile, à raison de 266 pour 100 000 Allemands.

Ces demandes sont passées dans toute l’Europe de 64 860 000 en janvier dernier à 566 385 000, à la fin août. Dans le cas des Syriens, sur les 281.000 demandes, 51 % seulement ont été acceptées.

Mais Berlin, qui était prête à recevoir environ 800 000 réfugiés cette année, a déjà accordé l’asile à 57 783 000 Syriens, ce qui représente 54 % des étrangers arrivés en Europe en 2015.

La Hongrie, dont le gouvernement a considéré comme nécessaire de laisser les réfugiés en Turquie, d’où ils partent pour arriver par la mer en Grèce, a reçu 89 000 demandes d’asile (911 pour 100 000) et la Slovénie seulement 155 (huit pour 100 000).

Toutefois, cette situation est différente pour la Slovénie depuis la fermeture des frontières de la Hongrie avec la Croatie et la Serbie. Près de 400 000 étrangers sont arrivés en Europe cette année par la Grèce, quelque 178 000 par la Méditerranée, par l’Italie et un peu plus de 2 000 par l’Espagne, selon le HCR.

Cependant, ils rencontrent un fort rejet dans certains pays européens. Selon un sondage réalisé en 2014, l’immigration musulmane est rejetée par 63 % des Italiens, 50 % des Polonais, 53 % des Grecs et 26 % des Britanniques.

Avec l’arrivée de l’hiver, la plupart des milliers de migrants qui fuient les conflits ou la misère dans leurs pays d’origine sont à la merci de situations inhumaines, alors qu’ils attendent de monter à bord d’un train, d’un bus ou d’obtenir un permis pour passer les frontières.

Même le gouvernement croate, opposé à la politique de la Hongrie de construire des murs, a envisagé cette possibilité pour contenir la marée humaine en provenance de la Serbie, où les immigrés arrivent en passant par la Macédoine après avoir traversé la Grèce.

Contrairement à l’Allemagne qui a accepté d’accueillir plus de 25 000 du nombre total de 160 000 immigrés par le système de quota, la Hongrie a accepté d’en recevoir seulement un peu plus de 2 000, la Croatie environ 1 300 et la Slovénie moins d’un millier.

Harcelés par les intempéries, après un voyage en train, en bus ou à pied à travers des zones d’accès difficile, les réfugiés doivent faire face aux militaires et aux policiers en guise d’accueil lors de leur arrivée en l’Europe.

L’UE reçoit des milliers de réfugiés fuyant les conflits comme celui de la Syrie (près de quatre millions dispersés dans des camps de réfugiés dans les pays voisins), l’Irak ou l’Afghanistan, comme effet boomerang provoqué principalement par la politique agressive de l’Occident.

Confrontée à l’arrivée massive d’immigrants, l’Europe approuve des plans pour contenir leur sortie d‘Afrique du Nord et négocie avec la Turquie afin qu’elle les retienne dans environ 25 camps disséminés dans 10 villes du pays, en échange d’offrir à Ankara une aide financière et autres compensations. La solidarité européenne apparaît bien sombre et misérable, alors que cette région concentre une grande partie des richesses du monde. Il semble que peu de gens soient prêts à la partager avec ceux qui en ont besoin. (PL)

source:http://fr.granma.cu/mundo/2015-10-29/leurope-et-la-solidarite-par-quotas

Tag(s) : #europe

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