Corrèze. Pas d'alternative pour Alternative à gauche

Le rassemblement pour une alternative à gauche appelle à voter « contre la droite et tous ceux qui poursuivent une politique d’austérité ». Bernard Combes (PS) monte au créneau contre « les postures politiciennes ».

Décodeur obligatoire pour qui voulait savoir, hier, la position officielle de l'Alternative à gauche pour le deuxième tour des Départementales en Corrèze. « Nous appelons les électrices et les électeurs à se mobiliser contre la droite, contre l'extrême droite et contre tous ceux qui poursuivent une politique d'austérité. Ainsi, chacune et chacun se déterminera librement », dit son communiqué.

Arrivée troisième sur le canton de Seilhac-Monédières, la seule doublette de ce rassemblement (PCF, EELV, PG, Nouvelle Donne et Ensemble) qui pouvait encore se maintenir au second tour, dans le cadre d'une triangulaire, utilise, elle aussi, l'art subtil de la sémantique. « On ne se désiste pas, on se retire », ont déclaré ses candidats, Sophie Bezeau et Marc Géraudie.

Et le maire de Seilhac de lâcher : « Après la mort, il y a une vie. Il faut être raisonnable. Si la situation départementale n'est pas comme on l'escomptait, il y a des choses à préserver dans la politique locale ». En clair, des majorités de gauche à faire vivre dans son Conseil municipal et à l'Agglomération de Tulle. Un principe de réalité plus fort que l'engagement pris de se maintenir au second tour, si la doublette le pouvait.

Donc, si l'on s'en tient aux propos de Pascal Bagnarol, le secrétaire départemental du PCF, qui affirmait hier qu'« on n'est pas des apporteurs de voix », l'Alternative à gauche n'appelle à voter pour personne.

Mais Dominique Grador, conseillère générale sortante communiste, et 1 readjointe de Tulle, a signé, le même jour, « un appel à voter », dans « l'urgence du moment » pour Bernard Combes et Annick Taysse (PS), « devenus les candidats du rassemblement face à la droite et à l'extrême droite ». Une déclaration en phase avec celle du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, dimanche soir.

Même cas de figure sur le canton du plateau de Millevaches, où les candidats de l'Alternative à gauche ont appelé « à battre la droite en utilisant le bulletin Pierre Coutaud et Fabienne Garnerin ». Et là, pas besoin de décodeur pour comprendre. D'où l'embarras de Pascal Bagnarol qui a expliqué qu'« on est en construction de quelque chose d'autre », tout en concédant qu'il « faut rendre à César ce qui est à César. Des choses ont été faites au Conseil général par la gauche, qui n'auraient pas été faites par la droite ».

Ce sont grosso modo les propos qu'a tenus Bernard Combes, 1 er vice-président de la majorité départementale, lors d'un point de presse, tenu en début d'après-midi. « Je ne comprends pas cette posture politicienne. Nous avons mené une politique de solidarité pendant 7 ans, ensemble. Nous nous sommes mutuellement respectés dans nos choix, et nous avons même imaginé notre programme ensemble. On a plus de choses qui nous rassemblent, que de choses qui nous séparent. »

L'élu socialiste a également affirmé avec vigueur : « Il n'y a pas de politique d'austérité au Département. La majorité de gauche a gouverné avec ses moyens, en redressant les comptes, en maîtrisant la fiscalité et les dépenses, pour donner à chacun ce dont il avait besoin ».

Et de conclure : « On ne prépare pas la présidentielle de 2017. Le sujet, c'est la politique départementale. Les Corréziennes et les Corréziens sont en capacité de distinguer un programme de gauche d'un programme de droite… Le grand rassemblement de la gauche se fera par les électeurs, pas par les appareils. Nous sommes une gauche de résultat. À un moment donné, ça ne suffit pas les incantations. Il faut travailler ! »

Alain Albinet
alain.albinet@centrefrance.com

source:http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/departement/correze/tulle/2015/03/25/correze-pas-d-alternative-pour-alternative-a-gauche_11377112.html