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Un scrutin a lieu dimanche dans ce Land de l’Est, avant la Thuringe et le Brandebourg.
Durant la crise de l’euro , Angela Merkel a érigé en modèle la maîtresse de maison souabe, qui ne vit pas au-dessus de ses moyens. Stanislaw Tillich, lui, préfère citer son Land en exemple. « Nous sommes la preuve qu’on peut réussir en menant une politique d’austérité sans que cela freine la croissance, dit le ministre-président de Saxe qui joue sa réélection dimanche. Nous avons réussi et je crois que cela peut aussi être un exemple pour les uns ou les autres... On peut faire des économies et avoir du succès politiquement. »
Ancien député européen, Stanilaw Tillich est certain de conserver son poste après les élections de ce Land situé dans l’ancienne Allemagne de l’Est. Son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), présidé par Angela Merkel, est crédité de 39 % par le dernier sondage de la chaîne de télévision ZDF. Il pourrait cependant perdre son allié libéral (FDP), qui risque de ne pas franchir la barre de 5 % pour rester au Parlement régional et pouvoir gouverner. Comme au niveau fédéral, la CDU pourrait gouverner avec le Parti social-démocrate (SPD).
Pour le parti conservateur, qui dirige le Land depuis 25 ans, sa réussite tient au succès économique de la Saxe, qui a su utiliser les fonds européens et ouest-allemands pour croître et compenser la fermeture des combinats de l’ancienne RDA. Cet ancien berceau industriel abrite des usines de Volkswagen ou BMW, mais aussi de PME. « Nous avions 180.000 salariés dans le textile juste après la chute du Mur, rappelle Stanislaw Tillich. Aujourd’hui, il ne sont plus que 12.000. » Malgré ce processus de transformation, la Saxe affiche un taux de chômage de 8,1 %.
L’arrivée de l’AfD
Mais le « Landesvater », ou père du Land, comme on décrit cet homme politique de cinquante-cinq ans, n’est pas prêt à se passer d’aide extérieure. Plus de 40 % du budget de la Saxe vient de l’UE ou de transferts fédéraux. Si Stanislaw Tillich tire un certain crédit de sa discipline financière, elle lui procure aussi des ennuis. Ses opposants lui reprochent d’avoir supprimé trop d’emplois dans la fonction publique, à commencer par la police. Un argument de poids dans cette région frontalière qui borde la République tchèque et la Pologne et se trouve confrontée à des problèmes de criminalité et de trafic de drogues.
« Nous voulons stopper les suppressions de postes dans la police et la justice », déclare Uwe Wurlitzer, qui fait partie de la liste Alternative pour l’Allemagne (AfD). La formation créée l’an dernier, qui prône la dissolution de l’euro, un enseignement de l’histoire de l’Allemagne axé sur le XIXe siècle ou encore une politique de soutien aux familles de trois enfants et plus, est crédité de 7% par ZDF. Après son succès aux élections européennes, elle s’apprête à faire son entrée dans un premier Parlement régional.
Si elle pourrait prendre des voix au Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD), qui est présenté comme néonazi et a obtenu 5,6 % des votes en 2009, l’AfD est surtout un concurrent encombrant pour la CDU et le FDP. Uwe Wurlitzer était auparavant assistant parlementaire d’un député de la CDU.
Die Linke, le parti de gauche radicale, a lui aussi perdu des voix en faveur de l’AfD aux législatives l’an dernier, reconnaît son candidat Rico Gebhardt. « Certains attendaient implicitement une certaine forme de protestation en votant Die Linke..., mais nous avons une stratégie de parti établi », dit-il. Dans la Saxe, le successeur de l’ancien Parti communiste est-allemand est crédité de 20 % d’intentions de vote.
Dans le Land voisin de Thuringe, qui votera le 14 septembre avec le Brandebourg, Die Linke pourrait être en mesure de succéder à la CDU à la tête du gouvernement.
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