/image%2F1031403%2F20140618%2Fob_422398_qc-com.gif)
Devant l'intransigeance manifeste du nouveau gouvernement de Philippe Couillard, le ton vient de monter d'un cran entre celui-ci et les syndicats. Faut-il s'en surprendre ? Pas vraiment. C'était à prévoir.
Suite au dépôt du projet de loi No 3 qui vient complétement miner les négociations qui devaient se tenir au sujet de la révision des règles au niveau des fonds de pension dans le domaine municpal -- un projet de loi largement applaudi par les maires, dont Denis Coderre, à Montréal, et Régis Labeaume à Québec, mais dénoncé tout aussi fermement par les syndicats --, la Coalition pour une libre négociation, qui regroupe près de 100 000 travailleurs et travailleuses œuvrant dans ce secteur, a annoncé que des assemblées syndicales commenceront à avoir lieu, dès ce soir, afin de faire adopter des moyens de pressions, où " rien ne sera exclu ".
Le PCQ tient à réaffirmer son plein appui à ces syndiqués. " Si les administrations municipales ont, à un moment donné, décidé de s'octroyer des congés de cotisations, au niveau des fonds de pensions, de manière à utiliser ces argents ailleurs ", de souligner le chef du PCQ, André Parizeau, " alors ils auraient dû prévoir, dans leurs budgets, devoir plus tard rembourser ces mêmes montants. Si ces administrations ne l'ont pas fait, et si les gouvernements qui se sont succédés, à Québec, ont par la suite continué à fermer les yeux sur une telle situation, je me réfère ici aux libéraux pour l'essentiel, faut-il le rappeler, alors il ne saurait être question en même temps de blâmer ces même travailleurs et travailleuses; eux et elles, ne sont en fait que les victimes de cet autre cas flagrant de mauvaise gestion ".
" Chercher en même temps à monter les contribuables contre ces travailleurs et ces travailleuses, alors que ceux-ci sont eux-mêmes et elles-mêmes, pour la plupart, des contribuables, qui paient également leurs taxes et leurs impôts, y compris au niveau municipal, relève de la démagogie de bas étage ".
" Vous ne pouvez, tout en même temps, foutre le bordel dans une situation, pour ensuite blâmer les autres, sauf vous-mêmes, et puis, tout en même temps, changer unilatéralement les règles du jeux, et penser qu'il n'y aura pas de réaction, de l'autre côté. "
Pourrait-il y avoir conséquemment, en différents endroits du Québec, le déclenchement d'arrêts de travail, au niveau des cols bleus et cols blancs municipaux ? Quitte à ce que ce soit des débrayages dits " illégaux " ? Il faudra voir. L'annonce de la tenue prochaine de ces assemblées syndicales survient quelques jours seulement après l'annonce, par quelques 80 pompiers de Montréal, qu'ils prenaient immédiatement leur retraite, de manière à ne pas subir les contrecoups du projet de loi 3; certains mentionnaient, au moment de leur départ, que ce projet de loi aurait pu représenter pour eux, des pertes, au niveau de leur fond de pension, qui auraient pu atteindre jusqu'à 70 000$ et c'est ce qui les avaient finalement motivés à devancer leur départ pour la retraite.
Leur geste avait alors eu l'effet d'une bombe; le maire de Montréal s'était ensuite empressé d'en minimiser les impacts.
Ces développements arrivent alors que la situation se corse également, au niveau de l'industrie de la construction. Rappelons que les conventions collectives dans le plus important secteur de cette industrie arrive à échéance dans quelques semaines et qu'il n'y a toujours pas d'entente à date. Le ministre Sam Hamad -- un autre de ces libéraux qui étaient un des poids lourds dans l'ancienne administration de Jean Charest et qui demeure encore là, avec Philippe Couillard -- a promis que son gouvernement imposera une loi spéciale sans hésiter, plutôt que de laisser une autre grève se produire dans l'industrie de la construction.
Ironiquement, ce sont les libéraux qui, de concert avec la CAQ, avait profité l'an dernier, du fait qu'ils avaient ensemble une majorité de sièges à l'Assemblée nationale, pour s'objecter à ce que les conventions collectives dans ce secteur soient d'une durée de 3 ans. Ils avaient alors insisté pour dire que cela aurait été trop à " l'avantage des syndiqués ". Ils avaient alors forcé un amendement au projet de loi du PQ, ramenant la durée des conventions à seulement 1 an, ce qui nous amène aujourd'hui à cette autre situation que nous connaissons. La belle affaire ...
Cet été pourrait conséquemment être encore plus chaud qu'on pouvait s'y attendre au départ. D'une manière ou d'une autre le PCQ continuera d'être du bord de tous ces travailleurs et travailleuses. " Nous n'avons pas peur, nous, d'afficher fièrement notre très clair parti-pris pour les travailleurs et les travailleuses ", de rajouter le chef du PCQ. " Avec notre appui au projet d'indépendance, cela fait partie de notre propre article No 1 ".